En 2022 l'urgence environnementale n’a jamais été autant au cœur de l’actualité et de l’information. La prise de conscience écologique ne cesse de croître massivement à la suite des événements météorologiques. Entre écologie et économie, la rivalité apparaît majeure puisque le débat suscite de vives réactions. De fait, les difficultés pour concilier les deux secteurs dans la société n'ont jamais été aussi complexes et le secteur de la communication est directement concerné.
Aujourd'hui, le Studio Clap vous propose d'évoquer les changements concrets à entreprendre dans les domaines de la communication et de l’économie pour agir de façon responsable au sein de l’entreprise. Prioritairement, il s’agit, pour chacune de ses activités, d’intégrer les impacts économiques, sociaux et environnementaux dans toutes les formes de communication (publicité, marketing, relations publiques…). Pour se faire, l’adaptation des outils et des actions de communication au sein de l’entreprise doivent être mises en place.
Comment faire évoluer la communication d’une entreprise en prenant en compte les enjeux écologiques et environnementaux face à une une clientèle de plus en plus sensible à ce sujet ?
Pourquoi devenir une entreprise écoresponsable ?
Un atout privilégié dans le management : la transparence
Parmi les premiers arguments que l’on peut évoquer, figure la transparence. Si les citoyennes et les citoyens sont de plus en plus attentifs à l’écologie, c’est également le cas d’un grand nombre d’entreprises et de leurs clients. Lorsque l’entreprise intègre la transparence à sa culture, surtout quand il s’agit des mesures prises en faveur de l'écologie et de l’environnement, elle améliore la confiance entre les membres de ses équipes et conséquemment ses performances sur le long terme. Ses salariés sont davantage éclairés sur les démarches éthiques, sociale et responsable de l’entreprise et peuvent plus aisément adhérer et contribuer à la réalisation des objectifs fixés.
Lorsque les collaborateurs sont informés des actions engagées par l’entreprise en faveur du développement durable, une communication dynamique et convaincante contribue à la motivation collective et au surpassement dans le travail. Henry Dicks, chercheur postdoctorant à l’Université de Jean Moulin Lyon 3, définit les valeurs du développement durable comme étant la reconnaissance, la réflexivité et la participation citoyenne. C’est essentiellement cette dernière valeur que les employés ressentent lorsque leur entreprise agit en transparence.
À ce titre, rappelons que si une entreprise choisit la transparence dans sa stratégie de communication elle est dans le devoir d’informer les différentes parties prenantes sur de multiples indicateurs de performance. Ces derniers peuvent être la quantité de gaz à effet de serre émis par l’entreprise, les risques et cas de pollution liés à ses activités, le nombre d’arrêts maladie et accidents de travail des collaborateurs, l'écarts de salaires entre hommes et femmes, l'écart à la parité le cas échéant, le nombre d’heures de formation etc.
Faire preuve de transparence pour une entreprise consiste à témoigner honnêtement de ses qualités et de ses défauts mais aussi à témoigner de ses ambitions, ses engagements mais aussi des difficultés qu’elle peut rencontrer tant auprès de ses clients, de ses fournisseurs que de ses investisseurs. Finalement, il ne s’agit pas pour l’entreprise de se vendre pour ce qu’elle n’est pas ni ne fait pas, mais d’illustrer par ses actes le langage qu’elle tient et ainsi de prouver les valeurs éthiques et écologiques qu’elle défend. En étant transparente sur ce qu’il y a de bon comme de mauvais, l’entreprise prouve son intégrité et sa volonté d’être à l’écoute des attentes et de la demande des clients et des consommateurs d'aujourd'hui.
Pour illustrer notre argument, nous nous sommes penchés sur les réponses fournies à la question : Les entreprises sont-elles plus transparentes que par le passé ?
Cette statistique publiée le 25 janvier 2022 par Statista Research Department, répond à la question suivante “Globalement, diriez-vous que les entreprises sont plus ou moins transparentes qu’avant ? ”. Sur 1 001 personnes interrogées la conclusion est la suivante : selon la plateforme de statistiques allemandes Statista, 30% des répondants à une enquête en France, en 2018, ont estimé que les marques sont moins transparentes dans leur communication qu’il y a dix ans. Ce résultat démontre la volonté grandissante du client de savoir ce qu’il consomme, sa provenance, la composition des produits et les mesures prises pour l'environnement dans les processus de conception et de création du produit ou du service proposé.
La démarche d’une communication transparente correspond donc à une stratégie qui doit être préalablement établie par les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites. Cette stratégie doit permettre de repenser les outils et les supports de communication, de faire de l’entreprise un acteur responsable par tous les moyens mis à sa disposition ainsi que de témoigner des différentes preuves de transparence pour valoriser l’image et les engagements écologiques de la marque auprès de ses clients et de ses collaborateurs.
Limiter son impact sur l’environnement et la biodiversité
Nous venons d’en parler, l’urgence écologique n’a jamais fait autant parler d’elle que durant cette année 2022.
Si on peut agir en tant que citoyen responsable dans son quotidien, prendre des mesures au sein de son entreprise est un geste tout autant primordial pour limiter son impact sur l'environnement et la biodiversité. La mise en place d’une politique soucieuse de l’avenir de la planète est un défi majeur où les intérêts de l’entreprise sont nombreux. Parmi ces derniers on peut citer notamment l’intérêt de redonner du sens à l’entreprise en définissant ou en redéfinissant des objectifs consciencieux car moins énergivores qu’auparavant. Toujours parmi les intérêts de l'entreprise, on peut citer également l’anticipation à la réglementation. En effet, il est probable que cette dernière évoluera régulièrement (et drastiquement !) afin d’astreindre les petites et moyennes entreprises à réaliser des diagnostics carbone, à ce jour obligatoires seulement pour les grandes entreprises, les pouvoirs publics, les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants et les services de l’État.
Si l’entreprise est soucieuse de son impact sur l'environnement et de la protection de la biodiversité alors elle choisit de mener des actions importantes et, si possible, d’employer des technologies innovantes. C’est seulement grâce à ces changements qu’une entreprise peut prétendre à l’écoresponsabilité. Autrement dit, elle adopte une démarche RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) en prenant en compte les préoccupations évoquées ci-dessus : sociales, environnementales et économiques sur le long terme. D’ailleurs, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en 2016, 59 % des entreprises de 20 salariés ou plus disent “avoir déjà entendu parler de la RSE” mais seulement un quart d’entre elles estime néanmoins ne pas mener d’action dans une perspective de RSE. Si le résultat de cette enquête nécessite d’être actualisé, il donne le reflet général du manque d’engagement en faveur de l’écologie dans le secteur économique.
En sachant que de plus en plus d’appels d’offres intègrent des critères RSE, cette prise de conscience de la part de l’entreprise s’inscrit dans un engagement durable et fidélise ses clients en satisfaisant leurs attentes écologiques. Là encore, nous pouvons dénombrer d’autres avantages dans le choix de cette politique écoresponsable notamment en choisissant de se positionner sur le marché concurrentiel, en attirant un plus grand nombre d’investisseurs et en se différenciant grâce à l’innovation sur le long terme et se défendre ainsi d’être dans “l’air du temps”.
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Une politique collaborative pour un engagement commun
La mise en pratique du développement durable exige la présence de plusieurs acteurs pour s’implanter dans l’entreprise où chacun a son rôle à jouer et ses missions à mener. Il s’agit d’un travail collaboratif réunissant l’entreprise, ses collaborateurs, ses actionnaires, ses fournisseurs, ses clients et de plus en plus les pouvoirs publics.
En respectant ses engagements environnementaux et sociaux, l’entreprise favorise l'accroissement de son nombre d’investisseurs de plus en plus engagés pour faire de demain un monde “plus vert”. De plus, les salariés sont davantage épanouis dans leur profession et ont moins de chance de souffrir d’éco-anxiété. Les échanges entre les différents partis prenants autour de cette politique écoresponsable sont porteurs d’une créativité, d’une symbiose mais aussi de l’initiation de nouveaux projets, challenges et ambitions professionnelles au sein des équipes de travail. En effet, en appliquant une politique collaborative vous faites évoluer le fonctionnement global de l'entreprise. Les informations pour diminuer l’empreinte carbone circulent au sein de l'entreprise et entre les différents collaborateurs.
De cette façon, il est probable que des idées nouvelles voient le jour pour réduire les émissions de CO2 et les émissions de gaz à effet de serre. Plus vous êtes nombreux sur un projet, plus les idées se multiplient. Plus vous êtes soudés pour faire de demain un monde meilleur, plus les membres collaborant agissent. D’ailleurs, Adrienne Lo, collaborant avec l'organisation WWF, évoque les enjeux actuels des employés d'aujourd'hui dans le cadre du programme Living Planet “La nouvelle génération d'employés recherche bien plus qu’un salaire : elle recherche du sens dans son travail et veut un employeur qui partage ses valeurs et qui l’encourage à faire une différence”. Cette citation souligne les bouleversements actuels suscitant une remise en question générale en ce qui concerne notre façon de consommer, nos relations, nos habitudes mais surtout notre travail.
Finalement, une entreprise écoresponsable a un véritable atout : être actrice dès aujourd’hui du monde de demain !
Comment adopter une stratégie de communication écoresponsable ?
Mesurer et analyser son empreinte carbone avant d’agir
Pour mettre en pratique une stratégie de communication écoresponsable au sein d’une entreprise, il faut avant toute chose se renseigner sur son empreinte carbone actuelle. Autrement dit, il est fondamental de connaître l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre que l’on produit avec la totalité des interactions des différents acteurs de l’entreprise. Le résultat que l’on peut trouver agit de la même façon qu’un avertissement, une mise en garde, voire un indicateur en ce qui concerne le seuil de tolérance de l’impact que l’on produit sur l’environnement. En définitif, l’objectif d’une entreprise écoresponsable est d’être dans la neutralité carbone.
Pour ce faire, il faut passer en revue l’ensemble de ses fonctions et de son écosystème pour réduire drastiquement son empreinte carbone. Pour les entreprises appartenant au secteur tertiaire, elles peuvent agir essentiellement sur les trajets professionnels, sur les écogestes au travail et sur la quantité d’énergie nécessaire à leurs locaux. Tandis que les industriels et les fabricants doivent se concentrer davantage sur les procédés de fabrication et de conception de leur(s) produit(s) et/ou de leur service(s) ainsi que dans leurs approvisionnements.
Pour atteindre au sein de votre entreprise la neutralité carbone, vous pouvez par exemple agir avec une compensation carbone : par exemple vous pouvez compenser les émissions de gaz à effet de serre de votre entreprise par des actions de reforestation ou d’agroforesterie sur des sites en France et dans le monde. Le groupe La Poste agit contre le changement climatique en proposant la neutralité carbone intégrale dans ses offres. Leur programme de compensation carbone s’appuie sur plusieurs projets de compensation volontaire dans les pays en voie de développement. Parmi les initiatives soutenues par le Groupe : le fonds Livelihoods, qui investit en Asie, en Afrique et en Amérique Latine dans la restauration et la préservation d’écosystèmes naturels, l’agroforesterie et la restauration des sols par des pratiques agricoles durables, et des projets d’accès à l’énergie rurale évitant la déforestation.
Rappelons que pour agir avec responsabilité et mesurer son empreinte carbone, un outil universel existe aujourd’hui : le bilan carbone. Cette démarche est obligatoire pour les entreprises employant 500 personnes en métropole et 250 en outre-mer. Si votre entreprise n’est pas concernée par cette obligation, elle reste en capacité de le mettre en place. De plus, en agissant avec clairvoyance et transparence, votre entreprise est toujours gagnante !
Entreprendre une communication numérique raisonnable
L’empreinte carbone du numérique, c'est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre émise au détriment du climat et de la biosphère par les activités liées aux technologies de l’information et de la communication, est de plus en plus importante.
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et le groupe d’experts The Shift Project, l'empreinte énergétique directe du numérique augmente de 9% par an selon une étude menée en 2019. Cette hausse considérable, traduit un usage démesuré des ressources énergétiques dans l’utilisation provoquant une augmentation accrue de la pollution. Alors une fois que l’on a réalisé son bilan carbone, on sait ce que l’on consomme en moyenne dans le traitement et le stockage des données dans les data centers, les équipements électroniques et dans l’utilisation des réseaux et infrastructures nécessaires pour faire transiter la donnée. En connaissance de ces différents éléments et en fonction de l’urgence et/ou des objectifs fixés, l’entreprise peut prioriser ses actions.
En ce qui concerne les équipements électroniques on peut contrôler leur utilisation en privilégiant la qualité du matériel afin de ne pas être dans l’obligation d’en racheter à court terme et par conséquent éviter de consommer davantage en matières premières et en énergie. Par ailleurs, le Studio Clap vous conseille de racheter ou bien de récupérer des équipements de particulier à particulier afin de limiter vos dépenses et réduire les coûts environnementaux causés lors de la fabrication du produit. De même, il est important de réduire la quantité de données que l’on peut stocker sur les serveurs, par exemple en triant ses boîtes mail ; en réduisant la qualité d’image lorsque l’on envoie une pièce jointe ; en éteignant ses appareils électroniques lorsqu’ils sont hors d’usage ; en vidant régulièrement le cache des ordinateurs ; en fermant les onglets inactifs ; en choisissant un moteur de recherche écoresponsable ou encore en utilisant des mots-clés lorsque l’on fait des recherches sur Internet. Parmi les moteurs de recherche écoresponsable, le Studio Clap vous transmet une liste non exhaustive :
Ecosia : le moteur de recherche permet de préserver la biodiversité en plantant des arbres grâce aux recettes publicitaires générées par les différentes recherches.
Copine : c’est un moteur de recherche français qui finance des associations agissant pour l’environnement grâce à leurs recettes publicitaires.
L’îlot : il s’agit d’un moteur de recherche français qui finance des projets environnementaux et sociaux grâce à leurs revenus publicitaires. Il permet également de limiter la collecte de données personnelles de ses utilisateurs et ainsi réduire la quantité de ressources nécessaires pour la fabrication d’un appareil.
Apporter une attention particulière aux produits et aux services
Le dernier point que l’on peut évoquer avec vous est le choix des produits et des services achetés par son entreprise. Cette étape débute avant même l’utilisation des produits et services en question. En effet, il s’agit d’apporter une attention toute particulière au choix des fournisseurs selon les process de fabrication de leurs produits et services proposés : on privilégiera naturellement un fournisseur démontrant dans ses process ses engagements écoresponsables et la transparence de ses actions, notamment sur la durée de vie de ses produits. Il est important de se rappeler régulièrement le poids des équipements informatiques dans la dépense énergétique globale d’une entreprise. Qu’il s’agisse des ordinateurs, des câbles, des antennes… leur rôle est de stocker et de transférer des données vers nos terminaux domestiques. Mais à quel coût environnemental ces processus agissent ? En effet, il faut fabriquer et alimenter ces technologies sans cesse renouvelées et de plus en énergivores par leur nombre. Pour rendre ce point plus compréhensible, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a réalisé une étude en 2019 pour en arriver au point suivant : 25 % des émissions de GES (Gaz à effet de serre) générées par le numérique sont dues aux data centers, 28 % aux infrastructures réseau et 47 % aux équipements des consommateurs. La phase de fabrication des équipements reste par ailleurs la plus consommatrice d’énergie et la plus émettrice de GES. Par exemple, 90 % des GES associés à un smartphone proviennent de la phase de fabrication.
Tous ces processus d’acheminement d’une donnée vers ses destinataires sont à l’origine d’une pollution numérique conséquente : érosion de la biodiversité, émissions de gaz à effet de serre, contamination chimique et production des déchets électroniques.
Lutter contre la pollution numérique, c’est donc apporter une attention particulière au tri des déchets ; on privilégie les équipements rechargeables ; on investit dans des objets réutilisables ; on limite le gaspillage de papier et d’encre etc. Grâce à ces différentes actions menées on peut réduire la pollution et intégrer les aspects environnementaux dès les premières étapes de la conception. Finalement, ces différentes manœuvres en faveur de l'environnement vont permettre à l’entreprise de mieux de se faire valoir face à ces concurrents tout en améliorant son image de marque auprès de ses donneurs d’ordre et ses investisseurs. Alors, en ce qui concerne la communication, on ne lésine pas et on met le paquet pour mettre cette stratégie écoresponsable en avant !
En guise de conclusion, adopter une politique RSE contribue à la performance globale de l’entreprise, comme nous avons pu l’expliquer elle permet de limiter son impact sur la biodiversité et l'environnement, d’agir en transparence envers toutes les parties prenantes et d’initier des projets autour d’un engagement commun. Plusieurs outils sont mis à votre disposition pour fixer des objectifs, analyser vos résultats en matière de démarche RSE, notamment avec le bilan carbone qui vous permet de mesurer votre impact sur l'environnement mais aussi la mise en place des écogestes et d’une communication numérique responsable. Pour aller plus loin, le Studio Clap vous conseille de lire le Baromètre RSE 2021, réalisé par Félix de Monts (CEO de Vendredi), publié en octobre 2021, sur les enjeux écologiques et économiques au sein des entreprises. Face à l’urgence, vouloir transformer les organisations de l’intérieur semble être inévitable pour être porteur d’espoir sur le monde de demain.
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